The Azrieli Foundation is a Canadian philanthropic organization that supports a wide range of initiatives and programs in the fields of education, architecture and design, Jewish community, Holocaust commemoration and education, scientific and medical research, and the arts. Their Holocaust Survivor Memoirs program was established in 2005 to collect, preserve and share the memoirs and diaries written by survivors of the twentieth-century Nazi genocide of the Jews of Europe who later made their way to Canada.
Riddle Films are producers dedicated to capturing the worlds of the performing arts and culture and making them accessible to as broad an audience as possible. Their work airs on television screens, online and at film festivals around the world, including CBC, Bravo, PBS, YLE, Canal+, the Toronto International Film Festival, the Sundance Film Festival, the Rotterdam International Film Festival, and New Yorkâs Museum of Modern Art.
My name is Sean Smith and I am an expert developer with Craft CMS. I work with you to make the author experience intuitive and a pleasure.
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Judy Weissenberg Cohen was born in Debrecen, Hungary, in 1928. She survived Auschwitz-Birkenau and other concentration and labour camps and came to Canada in 1948. Judy lives in Toronto.
Les sĆurs Kitty Salsberg et Ellen Foster sont nĂ©es en Hongrie. Elles survivent dans le ghetto de Budapest cachĂ©es dans un abri. Elles immigrent au Canada en 1948. Kitty habite Ă Toronto, et Ellen Ă Los Angeles.
Amek Adler est né à Lublin, en Pologne, en 1928. Il fut libéré en 1945, aprÚs plusieurs années dans des camps de concentration et de travaux forcés. Il est arrivé au Canada avec sa femme Ruth en 1954. Amek est décédé en 2017.
Leslie Mezei was born in 1931 and grew up in GödöllĆ, Hungary. He survived the Holocaust in Hungary by staying on the move and posing as a non-Jew. He came to Canada in 1948 and lives in Toronto.
Sam Weisberg was born as Avraham Gajer in ChorzĂłw, Poland, in 1927. He survived several Nazi camps, including Plaszow. He came to Canada in 1955. Sam passed away in 2019.
Ephroim âJohnnyâ Jablon was born in Krakow, Poland, in 1926. He survived several forced labour and concentration camps. He came to Canada in 1948.
Margrit Rosenberg Stenge est nĂ©e en 1928 Ă Cologne en Allemagne. Elle a survĂ©cu Ă lâHolocauste avec ses parents, en trouvant refuge en NorvĂšge puis en SuĂšde. Margrit a Ă©migrĂ© au Canada en 1951. Margrit est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2021.
Maxwell Smart was born in Buczacz, Poland, in 1930. He survived the Holocaust by escaping deportation and hiding in a forest. He came to Canada in 1948 and lives in Montreal.
Joseph Schwarzberg was born in Leipzig, Germany, in 1926. He survived the Holocaust by assuming a false identity and worked for the Resistance in France. He came to Canada in 1968.
Anita Ekstein was born in 1934 in LwĂłw, Poland (now Ukraine). She was smuggled out of the Skole ghetto and was hidden with Polish Catholics during the Holocaust. She came to Canada in 1948 and lives in Toronto.
Tibor Benyovits was born in 1932 in Budapest, Hungary. He survived the war working for an underground Zionist organization. He came to Canada in 1962. He passed away in 2020.
Arthur Ney est nĂ© en 1930 Ă Varsovie, Pologne. Pendant la guerre, il vit au ghetto de Varsovie mais en sort avant le dĂ©but de lâInsurrection et reste cachĂ© dans un orphelinat. Il part sâĂ©tablir au Canada en 1948. Arthur est dĂ©cĂ©dĂ© en 2016.
Anka Voticky est nĂ©e en 1913 en TchĂ©coslovaquie. Elle survit Ă lâHolocauste avec sa famille en trouvant refuge Ă Shanghai, en Chine. En 1948, la famille sâĂ©tablit Ă MontrĂ©al, au Canada. Anka est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2014, Ă 100 ans.
Leslie Vertes est nĂ© en 1924 Ă Ajak en Hongrie. RĂ©sidant Ă Budapest durant lâHolocauste, il a pu survivre en empruntant une fausse identitĂ©. Ă lâissue de la guerre, les forces soviĂ©tiques lâenvoient en captivitĂ© dans diffĂ©rents camps de travaux forcĂ©s. AprĂšs lâInsurrection hongroise de 1956, Leslie immigre Ă MontrĂ©al oĂč il vit encore aujourdâhui.
Elsa Thon est nĂ©e en 1923 en Pologne. Durant la guerre, elle parvient Ă sortir du ghetto de Cracovie mais elle est arrĂȘtĂ©e et envoyĂ©e au camp de PlaszĂłw. LibĂ©rĂ©e, elle part en Argentine en 1955, puis au Canada en 1980. Elsa est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2019.
NĂ©e en 1935, Rachel Shtibel a passĂ© son enfance Ă Turka, un village de Pologne (aujourdâhui en Ukraine). Durant lâHolocauste, Rachel et les siens sont dĂ©tenus au ghetto de KoĆomyja, puis ils survivent en clandestinitĂ© jusquâĂ la LibĂ©ration. Elle sâest installĂ©e en IsraĂ«l en 1957, puis au Canada en 1968. Rachel rĂ©side Ă Toronto.
Steve Rotschild est nĂ© en 1933 en Lituanie. Avec sa mĂšre, il survit au ghetto de Vilnius ainsi quâau camp de travaux forcĂ©s HKP. AprĂšs la guerre, il immigre en IsraĂ«l avec sa famille en 1949 puis part au Canada. Steve est dĂ©cĂ©dĂ© en 2020.
Maya Rakitova est née en 1931 à Smolensk, en Russie. Elle a survécu à la guerre en se cachant en Union soviétique. Maya est arrivée au Canada en 1981 et vit à Montréal.
Felix Opatowski est nĂ© en 1924 en Pologne. Il survit au ghetto de Lodz et Ă plusieurs camps, dont celui dâAuschwitz. AprĂšs la libĂ©ration, il travaille dans une base amĂ©ricaine puis part sâinstaller au Canada en 1949. Felix est dĂ©cĂ©dĂ© en 2017.
David Newman est nĂ© en 1919 Ă Chmielnik, en Pologne. Pendant la guerre, il fut emprisonnĂ© dans les camps de SkarĆŒysko-Kamienna et Buchenwald. ArrivĂ© au Canada en 1951, David est dĂ©cĂ©dĂ© en 2002.
Muguette Szpajzer-Myers est née en 1931 en France. Elle survit à la guerre cachée dans le village de Champlost avec sa mÚre et son frÚre aßné. Muguette immigre au Canada en 1947. Muguette habite à Montréal.
Eva Meisels est née en 1939 en Hongrie. Quand les nazis occupent le pays, elle est enfermée au ghetto de Budapest. Elle est libérée en janvier 1945. Elle arrive au Canada en 1956. Eva habite à Toronto.
Leslie Meisels est nĂ© en 1927, Ă NĂĄdudvar, en Hongrie. Sa famille entiĂšre survit Ă lâHolocauste, dans divers camps de concentration. Il immigre aux Ătats-Unis en 1958 et au Canada en 1967. Leslie est dĂ©cĂ©dĂ© en 2018.
Alex Levin est nĂ© en 1932 en Pologne. Il Ă©chappe Ă un massacre de masse dans son village et survit Ă lâHolocauste dans les bois. AprĂšs la guerre, il rentre dans lâArmĂ©e soviĂ©tique. Il sâinstalle au Canada en 1975. Alex est dĂ©cĂ©dĂ© en 2016.
Nate Leipciger est nĂ© en 1928 Ă ChorzĂłw (Pologne). Durant lâHolocauste, il a Ă©tĂ© dĂ©tenu dans une succession de ghettos et de camps nazis, dont Auschwitz-Birkenau. Il a survĂ©cu avec son pĂšre et, ensemble, ils ont immigrĂ© au Canada en 1948. Nate rĂ©side Ă Toronto.
Michael Kutz est nĂ© en Pologne en 1930. RĂ©chappĂ© dâune fosse dâexĂ©cution, il survit Ă la guerre cachĂ© dans les bois avec des partisans biĂ©lorusses. Il immigre au Canada dans les annĂ©es 1950. Il est dĂ©cĂ©dĂ© en 2020.
Helena Jockel est nĂ©e en 1919 Ă Mukacheveen TchĂ©coslovaquie (aujourdâhui en Ukraine). Elle a Ă©tĂ© internĂ©e Ă Auschwitz en 1944 et a survĂ©cu Ă une marche de la mort. AprĂšs sa libĂ©ration, Helena est retournĂ©e en TchĂ©coslovaquie. Elle a Ă©migrĂ© au Canada en 1988, oĂč elle est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2016.
Andy Réti est né en 1942 à Budapest, en Hongrie. Lui et sa mÚre ont survécu au ghetto de Budapest. Ils sont arrivés au Canada suite à l'Insurrection hongroise et se sont installés à Toronto.
Ibolya Grossman est née en 1916 à Pécs, en Hongrie. Elle a survécu au ghetto de Budapest en compagnie de son fils Andy, mais son mari Zolti est mort dans un camp de travaux forcés. Ibi est arrivée au Canada en 1957. Elle est décédée en 2005.
Elly Gotz was born in Kovno (Kaunas), Lithuania, in 1928. He survived the Kovno ghetto and the Kaufering subcamp of Dachau. After the war the Gotz family moved to Norway, then Zimbabwe, before Elly settled in Toronto in 1964.
RenĂ© Goldman est nĂ© au Luxembourg en 1934. Il a survĂ©cu en se cachant dans un foyer dâaccueil, dans un pensionnat religieux et au sein de petits villages en France. AprĂšs la guerre, il a parcouru le monde avant de sâinstaller au Canada en 1963.
John Freund est nĂ© en 1930 en TchĂ©coslovaquie. Pendant la guerre, il est internĂ© dâabord au camp de Terezin puis Ă celui dâAuschwitz. Orphelin de guerre, John immigre au Canada en 1948. Il rĂ©side Ă Toronto.
Marguerite Ălias Quddus est nĂ©e en 1936 Ă Paris en France. Durant lâHolocauste, Marguerite et sa sĆur ont Ă©tĂ© cachĂ©es dans des couvents et des fermes. Son pĂšre a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© et assassinĂ© Ă Auschwitz-Birkenau. Elle a immigrĂ© au Canada avec son mari en 1967, ils vivent aujourdâhui Ă Longueuil prĂšs de MontrĂ©al.
Marian (Finkelman) Domanski est nĂ© en 1928 en Pologne. Il sâĂ©vade du ghetto dâOtwock puis, se faisant passer pour un non-Juif, devient berger et travaille de ferme en ferme. Il immigre au Canada en 1970. Marian est dĂ©cĂ©dĂ© en 2012.
Tommy Dick est nĂ© en 1925 en Hongrie. Il survit aux bataillons de travaux forcĂ©s et Ă un peloton dâexĂ©cution. Il trouve refuge dans divers hĂŽpitaux jusquâĂ lâissue de la guerre. En 1948, il immigre Ă Calgary, au Canada, et dĂ©cĂšde en 1999.
Felicia Carmelly est nĂ©e en 1931 en Roumanie. Elle survit Ă la guerre dans un camp en Transnistrie. Felicia et sa famille Ă©migrent en IsraĂ«l puis sâinstallent au Canada trois ans plus tard. Felicia est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2018.
Max Bornstein est nĂ© en novembre 1921 en Pologne. Il vit Ă Winnipeg puis part pour Paris en 1933. Pendant la guerre, il est arrĂȘtĂ© lorsquâil fuit en Espagne et est internĂ© dans un camp. Il revient au Canada en 1947 oĂč il dĂ©cĂšde en 2015.
Joseph Beker est nĂ© Ă Kozowa, en Pologne, le 1er avril 1913. Il a Ă©tĂ© soldat au sein de lâarmĂ©e polonaise, a survĂ©cu au ghetto de Kozowa, et a passĂ© le reste de la guerre en clandestinitĂ©. Il sâest installĂ© au Canada en 1948. Il est dĂ©cĂ©dĂ© en 1988.
Bronia Beker est nĂ©e Ă Kozowa, en Pologne, le 9 dĂ©cembre 1920. Avec son mari, Josio, elle a survĂ©cu au ghetto de Kozowa et sâest installĂ©e au Canada en 1948. Bronia est dĂ©cĂ©dĂ© en 2015.
Claire Baum est nĂ©e le 25 janvier 1936, aux Pays-Bas. Sa sĆur et elle vivent cachĂ©es chez « tante Nel », une personne non juive. Ses parents survivent Ă©galement Ă la guerre et la famille sâĂ©tablit au Canada en 1951. Claire rĂ©side Ă Toronto.
Judy Abrams est nĂ©e en 1937 Ă Budapest en Hongrie. Elle a survĂ©cu Ă lâHolocauste en se cachant chez des sĆurs ursulines puis dans lâappartement dâune amie non juive de la famille, Ă Budapest. Elle a immigrĂ© au Canada en 1949 et vit aujourdâhui Ă MontrĂ©al.
Anna MolnĂĄr HegedƱs est nĂ©e en 1897 Ă SzatmĂĄr (Hongrie, aujourdâhui en Roumanie). Elle a survĂ©cu au ghetto Ă©tabli dans sa ville natale, Ă Auschwitz-Birkenau, aux travaux forcĂ©s en Allemagne et Ă une marche de la mort. Anna a Ă©migrĂ© en IsraĂ«l en 1950, puis au Canada en 1952. Anna est dĂ©cĂ©dĂ©e en 1979.
Pinchas Gutter est nĂ© en 1932 Ă ĆĂłdĆș en Pologne. Il a survĂ©cu au ghetto de Varsovie et Ă plusieurs camps de concentration, dont celui de Majdanek. AprĂšs la guerre, il a vĂ©cu en Angleterre, en France, en IsraĂ«l, au BrĂ©sil et en Afrique du Sud, avant dâĂ©migrer au Canada en 1985.
La famille et la communautĂ© Ă©taient au cĆur de la vie juive en Europe avant lâHolocauste. Le noyau familial prenait alors des formes variĂ©es: certains foyers se limitaient Ă la famille proche tandis que dâautres regroupaient des familles Ă©largies incluant les grands-parents, tantes, oncles et cousins. Les souvenirs familiaux sont souvent les plus prĂ©cieux et les plus douloureux pour les rescapĂ©s. Bon nombre ont Ă©tĂ© tĂ©moins de la souffrance et de la mort de leurs proches, alors que dâautres ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s de leurs parents, de leurs enfants ou de leurs frĂšres et sĆurs. Quelques familles, les plus chanceuses, ont pu survivre au gĂ©nocide en restant regroupĂ©es. AprĂšs la guerre, de nombreux survivants ont immigrĂ© au Canada oĂč ils ont fondĂ© une famille.
Avant la guerre, le quotidien des Juifs variait considĂ©rablement selon leurs pratiques religieuses, leur statut socio-Ă©conomique, leur environnement familial et leur niveau dâintĂ©gration dans la sociĂ©tĂ© europĂ©enne. Certains Juifs vivaient en tant que minoritĂ©s dans des centres urbains et dâautres Ă©taient Ă©tablis dans des shtetls â de petits bourgs ruraux Ă population majoritairement juive. De nombreux Juifs Ă©taient trĂšs pratiquants et vivaient leur quotidien au rythme des rituels religieux, tandis que dâautres sâinscrivaient dans un judaĂŻsme laĂŻc. MalgrĂ© les disparitĂ©s au sein mĂȘme des communautĂ©s juives dâEurope, elles partageaient toutes une histoire religieuse et linguistique, des traditions culturelles et des liens familiaux.
Les rĂ©cits des survivants montrent en quoi les Ă©vĂ©nements gĂ©opolitiques qui ont eu lieu avant et pendant la Seconde Guerre mondiale ont affectĂ© la population juive. En rĂ©action Ă la menace nazie de plus en plus prĂ©sente, certains ont tentĂ© de se procurer des visas pour Ă©migrer dans des pays oĂč ils seraient en sĂ©curitĂ©, alors que beaucoup dâautres ont Ă©tĂ© pris de court par lâinvasion et lâoccupation allemande. Ă travers leurs mĂ©moires, nous apprenons quels ont Ă©tĂ© les dĂ©fis auxquels les rescapĂ©s ont Ă©tĂ© confrontĂ©s et comment ils ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă prendre certaines dĂ©cisions. AprĂšs lâHolocauste, bon nombre de survivants ont continuĂ© Ă ĂȘtre affectĂ©s par la situation politique dans les rĂ©gions sous contrĂŽle soviĂ©tique.
Pendant plusieurs siĂšcles, les Juifs dâEurope ont subi des vagues dâoppression et de brutalitĂ©, notamment sous la forme de pogroms â des attaques violentes commises par les populations locales. Durant lâHolocauste, les nazis ont progressivement instaurĂ© et mis en Ćuvre une politique antisĂ©mite de discrimination et de persĂ©cutions sans prĂ©cĂ©dent en Europe. AprĂšs son avĂšnement au pouvoir en Allemagne en 1933, le rĂ©gime nazi a spoliĂ© les biens des Juifs, les a bannis des lieux publics, les a exclus des Ă©coles, du milieu des affaires et de la vie civique et publique. Dans les pays sous occupation allemande, les autoritĂ©s locales ont appuyĂ© les mesures instaurĂ©es par les nazis en mettant en Ćuvre leurs propres politiques antijuives.
La dĂ©portation Ă©tait le moyen mis en place par les nazis pour transfĂ©rer les populations juives dâun endroit Ă un autre afin de leur infliger des sĂ©vices et de les assassiner. Le plus souvent, les Juifs Ă©taient expulsĂ©s de leurs foyers ou des ghettos (et dâautres lieux de rassemblement oĂč ils avaient Ă©tĂ© regroupĂ©s en vue dâĂȘtre « rĂ©installĂ©s »), puis entassĂ©s dans des trains ou des camions et transportĂ©s vers une destination inconnue. Entre 1942 et 1944, les nazis ont dĂ©portĂ©s les Juifs de partout en Europe vers les camps de la mort nouvellement Ă©tablis en Pologne, oĂč la plupart ont Ă©tĂ© assassinĂ©s. Les Juifs ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s vers dâautres camps et sites nazis dissĂ©minĂ©s Ă travers lâEurope et remplissant diverses fonctions.
Mis en place par les nazis afin de persĂ©cuter les Juifs en Europe de lâEst et les isoler du reste de la population, les ghettos Ă©taient des quartiers dĂ©limitĂ©s au sein dâune ville ou dâun village oĂč les Juifs Ă©taient forcĂ©s de vivre. Si dans une certaine mesure, le quotidien familial et la vie communautaire Ă©taient maintenus, la faim et les maladies causĂ©es par les conditions de vie misĂ©rables atteignaient des niveaux endĂ©miques. Certains habitants des ghettos ont rĂ©ussi Ă sâenfuir, dâautres ont rĂ©sistĂ© en ayant recours Ă la contrebande, tandis que dâautres encore ont assistĂ© ou participĂ© Ă des insurrections armĂ©es. Les ghettos ont Ă©tĂ© progressivement liquidĂ©s Ă partir de 1941, et leurs habitants dĂ©portĂ©s, notamment vers les camps de mise Ă mort.
Durant lâHolocauste, les nazis ont dĂ©tenu des millions de personnes dans des camps qui se chiffraient par milliers. Ătablis Ă travers lâEurope, ces derniers prĂ©sentaient diverses formes et fonctions: les camps de concentration visaient Ă emprisonner les « ennemis de lâĂtat », les camps de transit servaient Ă rassembler les Juifs avant leur dĂ©portation, les camps de travaux forcĂ©s accablaient les prisonniers de lourdes tĂąches physiques dans des conditions terribles. Les camps de la mort Ă©taient des centres dâassassinat oĂč les dĂ©tenus Ă©taient massacrĂ©s dĂšs leur arrivĂ©e. Certains camps comme celui dâAuschwitz combinait plusieurs de ces fonctions : un camp de concentration, un camp de travail et un camp de la mort, Birkenau, créé en 1942.
Ă partir de 1939, de nombreux Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s, victimes des sĂ©vices perpĂ©trĂ©s pendant lâinvasion allemande et lâoccupation de la Pologne, ainsi que dans les ghettos Ă©tablis en Europe de lâEst. Les brutalitĂ©s et les massacres ont augmentĂ© au cours de lâĂ©tĂ© 1941 avec lâattaque allemande de lâUnion soviĂ©tique et la mise en Ćuvre de la « Solution finale de la question juive » â le projet nazi dâanĂ©antissement de tous les Juifs, femmes et enfants compris. Durant la premiĂšre phase de ce massacre organisĂ©, des unitĂ©s mobiles de tuerie, qui suivaient la progression de lâarmĂ©e allemande vers lâEst, assassinaient les Juifs lors de fusillades de masse. LâĂ©tape suivante de la destruction sâest opĂ©rĂ©e par la dĂ©portation des Juifs vers les camps de la mort.
De nombreux Juifs ont rĂ©sistĂ© en prenant part Ă des insurrections armĂ©es dans les ghettos et camps dâEurope de lâEst, tandis que dâautres se sont Ă©chappĂ©s en forĂȘt et ont rejoint des groupes de partisans dans le but dâattaquer lâoccupant. Ătravers toute lâEurope, les Juifs ont rejoint des mouvements de rĂ©sistance clandestins qui visaient Ă sauver leurs coreligionnaires et entraver lâeffort de guerre allemand. Les Juifs qui prenaient part Ă des activitĂ©s religieuses, culturelles et Ă©ducatives malgrĂ© leur situation dĂ©sespĂ©rĂ©e se sont engagĂ©s dans ce que les spĂ©cialistes qualifient de « rĂ©sistance spirituelle ». Partout en Europe sous occupation, des non-Juifs ont Ă©galement rĂ©sistĂ© aux nazis en aidant des Juifs, et ce au pĂ©ril de leur vie.
Il existait plusieurs façons de vivre dans la clandestinitĂ© durant lâHolocauste. Certains Juifs demeuraient soustraits aux regards dans des appartements, des granges, ou des abris dissimulĂ©s dans la forĂȘt. Beaucoup dâautres se sont cachĂ©s au grand jour en utilisant de fausses identitĂ©s les faisant passer pour des non-Juifs. La vie en clandestinitĂ© restait prĂ©caire car les nazis et leurs collaborateurs recherchaient les Juifs et rĂ©compensaient ceux qui les dĂ©nonçaient. Les individus abritant des Juifs, ou pris Ă les aider, encouraient des peines trĂšs sĂ©vĂšres.
La fuite est un thĂšme rĂ©current des rĂ©cits de survivants. Certains rescapĂ©s dĂ©crivent comment leur famille a pris la dĂ©cision de fuir les persĂ©cutions nazies ou de vivre en clandestinitĂ©. Dâautres racontent comment ils ont Ă©vitĂ© de justesse lâarrestation ou la mort en sâĂ©vadant de camps, de ghettos, de prisons ou de lieux dâexĂ©cution. Pour sâĂ©chapper, il fallait faire preuve dâun grand courage et souvent bĂ©nĂ©ficier dâune aide extĂ©rieure, tout cela sans aucune garantie de succĂšs.
Beaucoup de rescapĂ©s imputent leur survie Ă des moments oĂč la chance et le destin ont jouĂ©. Si les survivants attribuent parfois ces instants cruciaux Ă leur foi, Ă Dieu ou Ă la religion, il arrive aussi quâils ne puissent les expliquer. Les tĂ©moignages de survivants dĂ©montrent que certaines dĂ©cisions critiques ont Ă©tĂ© prises Ă lâaveugle, sans pouvoir vĂ©ritablement juger des consĂ©quences. La fuite et la survie dâun individu ne peuvent ĂȘtre attribuĂ©es seulement Ă ses qualitĂ©s personnelles (sa force ou son courage par exemple), mais plutĂŽt au fait quâil sâest trouvĂ© au bon endroit au bon moment.
La plupart des Juifs qui ont survĂ©cu Ă lâHolocauste y sont parvenus grĂące Ă lâintervention dâun individu devenu leur sauveur. Les sauveurs avaient diffĂ©rentes motivations : certains souhaitaient aider un ami ou un ĂȘtre cher, dâautres y voyaient une obligation morale ou religieuse, et dâautres encore avaient rejoint des rĂ©seaux de sauvetage et de rĂ©sistance complexes afin de secourir les personnes en dĂ©tresse. Ceux qui ont aidĂ© les Juifs lâont fait au pĂ©ril de leur vie et de celle de leur famille. Yad Vashem, lâInstitut commĂ©moratif de lâHolocauste en IsraĂ«l, a créé le titre de Juste parmi les nations afin dâhonorer les non-Juifs qui ont risquĂ© leur vie pour sauver celle de Juifs durant lâHolocauste.
Les survivants ont recouvrĂ© leur libertĂ© Ă des moments diffĂ©rents et dans des circonstances spĂ©cifiques. Certains sont sortis de leur cachette quand lâarmĂ©e soviĂ©tique a libĂ©rĂ© les territoires de lâEst, tandis que dâautres ont pu quitter les camps quand les troupes alliĂ©es en ont pris le contrĂŽle en Europe de lâOuest. Les Juifs qui avaient survĂ©cu en se cachant au grand jour ont attendu dâĂȘtre en sĂ©curitĂ© pour abandonner leurs faux papiers et retrouver leur vĂ©ritable identitĂ© juive. Ă la LibĂ©ration, de nombreux survivants se sont retrouvĂ©s Ă des milliers de kilomĂštres de chez eux, affaiblis par des annĂ©es de conflit et de mauvais traitements, incertains du sort rĂ©servĂ© aux membres de leur famille.
Les survivants de lâHolocauste nâont pu immigrer au Canada quâaprĂšs la libĂ©ralisation des politiques dâimmigration du pays en 1947. Entre 1947 et 1949, ce sont 1 123 jeunes qui ont fait partie des premiers survivants autorisĂ©s Ă rejoindre le Canada, dans le cadre du Projet des orphelins de guerre. Certains rescapĂ©s ont Ă©migrĂ© directement, tandis que dâautres ont vĂ©cu dâabord dans diffĂ©rents pays avant dâopter pour le Canada. Sây installer a soulevĂ© de nombreux dĂ©fis et plusieurs survivants Ă©voquent des moments dâadversitĂ©. On retrouve chez tous les survivants une mĂȘme dĂ©termination Ă refaire leur vie malgrĂ© le traumatisme souffert par le passĂ©. Le Canada est devenu la terre dâaccueil dâenviron 40 000 survivants de lâHolocauste.
Au lendemain de lâHolocauste, les survivants ont souvent appris quâils nâavaient ni foyer ni famille Ă retrouver, alors que dâautres ont continuĂ© Ă souffrir de persĂ©cutions dans les pays sous contrĂŽle soviĂ©tique. De nombreux rescapĂ©s ont continuĂ© Ă ĂȘtre hantĂ©s par le traumatisme subi au long des annĂ©es de guerre. Les effets Ă long-terme varient, allant du refus dâaborder cette pĂ©riode de leur vie aux cauchemars rĂ©currents, en passant par la difficultĂ© permanente dâaccepter ce qui leur Ă©tait arrivĂ©, ainsi quâĂ leurs proches. Pour certains, Ă©voquer leur douloureuse expĂ©rience est une façon dâaider les gĂ©nĂ©rations futures Ă ne pas rĂ©pĂ©ter les erreurs commises par le passĂ©.
Auschwitz a Ă©tĂ© lâun des complexes concentrationnaires les plus importants durant lâHolocauste. Il comprenait en outre le camp de la mort de Birkenau. DĂšsleur arrivĂ©e Ă Auschwitz, les Juifs subissaient une sĂ©lection qui sĂ©parait ceux qui allaient ĂȘtre affectĂ©s aux travaux forcĂ©s de ceux envoyĂ©s directement aux chambres Ă gaz. En 1943, les autoritĂ©s du camp ont mis en place un camp familial, permettant ainsi Ă certaines familles de rester regroupĂ©es durant plusieurs mois avant la sĂ©lection. Les Juifs assignĂ©s aux travaux forcĂ©s devaient effectuer de lourdes tĂąches dans des conditions horribles, souffrant de la faim et hantĂ©s par lâangoisse de mourir Ă chaque instant. Cette collection expose les expĂ©riences vĂ©cues par les survivants de ce camp.
En Allemagne, le rĂ©gime nazi a mis en place des lois antijuives visant Ă humilier et stigmatiser les Juifs de façon systĂ©matique, afin de consolider lâidĂ©e quâils Ă©taient infĂ©rieurs aux non-Juifs. Ces premiĂšres mesures consistaient Ă dĂ©possĂ©der les Juifs de leurs moyens de subsistance, de leurs biens, de leurs droits civiques et de leur citoyennetĂ©. Tout en Ă©tendant leur contrĂŽle sur lâEurope, les nazis ont Ă©galement instaurĂ© des lois antijuives dans les pays quâils occupaient, et les Ătats collaborateurs ont appuyĂ© ces lois en dĂ©crĂ©tant leurs propres mesures et restrictions Ă lâencontre des Juifs. Cette collection retrace les diffĂ©rentes façons dont les survivants ont Ă©tĂ© affectĂ©s par cette persĂ©cution dâĂtat.
Plus dâun million dâenfants juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s durant lâHolocauste. Ceux qui ont survĂ©cu le doivent Ă des personnes courageuses, des institutions religieuses ou des groupes de rĂ©sistants qui ont risquĂ© leur vie pour les aider. Dâautres encore ont dĂ» se dĂ©brouiller seuls, se faisant passer pour des non-Juifs Ă lâaide de faux papiers ou trouvant refuge en forĂȘt. Certains enfants Ă©taient cachĂ©s avec leurs parents, tandis que dâautres en Ă©taient sĂ©parĂ©s. AprĂšs la guerre, les enfants cachĂ©s ont dĂ» surmonter de nouvelles difficultĂ©s, comme se sĂ©parer de la famille dâaccueil, apprendre la mort de leurs parents ou retrouver leur identitĂ© juive longtemps dissimulĂ©e. Cette collection retrace les rĂ©cits dâenfants qui ont survĂ©cu en clandestinitĂ©.
Ă lâissue de la Seconde Guerre mondiale, les Juifs ayant survĂ©cu Ă lâoccupation nazie ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s. Bien que la fin du conflit ait mis un terme Ă lâHolocauste, le traumatisme vĂ©cu par les rescapĂ©s a continuĂ© dâaffecter leur vie dans bien des cas. Certains sont restĂ©s marquĂ©s par les cicatrices physiques et psychologiques qui ont rĂ©sultĂ© des souffrances vĂ©cues, et tout particuliĂšrement par la disparition de leurs ĂȘtres chers. Cette collection fait Ă©tat de la diversitĂ© des sĂ©quelles qui ont marquĂ© les survivants longtemps aprĂšs la fin de la guerre.